En écho à Bye Bye Myself, premier duo de Mehdi Baki et Nicolas Fayol, O H H O voudrait dépasser la quête du semblable, la tension fusionnelle poussée à son comble conduisant à une séparation.
C’est un duo de joueurs exténués qui se singent. Ils s’imitent, s’émulent, paradent, se défient et se battent. Loin de triompher des attributs de la virilité, au contraire, ils détournent tous les gestes avec douceur en faveur de jeu qui les a mis face à face, pour qu’il dure encore, qu’ils s’abîment à travers lui dans la danse, et devenir autre.
La chorégraphie emprunte au cinéma l’effet de montage. Des figures, des états d’âme et de corps, un semblant de récit, la possibilité d’un drame, la brutalité d’un visage, d’un rapport entre deux présences ; avec fulgurance, l’énergie qui les aimante l’un à l’autre fait se succéder des blocs d’intensité qui tournent autour du même élan. Inéluctablement, ils rejouent la scène infernale, d’union et de séparation sous divers angles, sans début ni fin.